1989 voyage itinérant en Provence

Dimanche 26 mars 1989 : Départ de Dieulefit (Drôme) à 08h00, après avoir préparé mon vélo. Le jour se lève pendant l'ascension du col du Pertuis.

        

          Puis j'enchaîne les cols de la région : col de vesc, col du pré Guitard. Mon parcours emprunte des routes qui tourne autour du Mont Ventoux, dont j'aperçois souvent le sommet enneigé. Je grimpe le col du Soubeyrand (8 km de montée) sur le 32 x 28.    

          Au 100ème kilomètre, j'arrive à Verclause. Je prends le temps de modifier mon parcours car je ne suis pas en grande forme. A 17h30 j'arrive au gîte de Saint Auban sur Ouvèze. Il est très rudimentaire. Mais j'ai de l'eau chaude au lavabo et dans la douche ! Aujourd'hui j'ai parcouru 138 km. Je me suis senti sans force. Par contre le soleil est bien présent. C'est la première fois cette année que je roule en maillot à manche courte et en cuissard. Je constate que je commence à avoir des marques de bronzage.

          Lundi 27 mars 1989 : lever à 6h30 et petit déjeuner à 7h00 avec une famille de 3 marcheurs. Je pars à 7h40. Je prends un autre petit déjeuner à 09h00 à Séderon. Ce matin il fait très frais. J'ai les pieds gelés et j'ai froid dans les descentes. J'effectue mon ravitaillement à Montbrun les bains. et dès 11h45 je déjeune au pied du Ventoux et de Brantes : sandwich au pâté, crêmes au caramel et jus de pomme. Le vent est fort et l'air toujours trop frais.

          Je franchis successivement le col d'Os (un petit os de 3,2 km), le col d'Ey et le col de Valouse. Mais je suis marqué physiquement. Des douleurs apparaissent dans les épaules.

Je suis de retour au gîte de Dieulefit à 17h50 après avoir parcouru 138,6 km.

         Mardi 28 mars 1989 : aujourd'hui je me contenterai de la montée du Mont Ventoux. Après m'être levé à 6h45, j'ai pris le petit déjeuner qui avait été préparé la veille par la propriétaire du gîte. Je me rends à Saint Jean de Sault en voiture.

          Départ en vélo à 13h00. La montée du Ventoux est assez facile, 10 à 12 km/h sur 32 x 24 et 32 x 21, grâce à un fort vent arrière, mais je pense que les pourcentages sont moins importants de ce côté. L'accès est interdit aux voitures mais les vélos sont autorisés à circuler.

         

          Je franchis le col des Tempêtes et j'arrive au sommet du Ventoux à 15h30, après 35 minutes d'arrêt dans la montée. Le dernier kilomètre a été plus dur. J'ai utilisé le 32 x 28. En haut le vent violent est très froid. 

         

La route qui descend à Malaucène, située au nord, est enneigée :

          Je descends très lentement jusqu'au chalet Reynard : 30 km/h seulement à cause du vent glacial qui souffle de face. Je suis frigorifié malgré la veste d'hiver et les jambières que j'ai enfilé au sommet. Je m'arrête photographier la stèle de Tom Simpson.

      

          Arrivée à Saint Jean de Sault à 18h00. Je refais les parcours des prochains jours et je téléphone pour retenir de nouveaux gîtes, en direction des gorges du Verdon. Le gîte de Saint Jean de Sault est un vrai taudit. Personne n'y est entré depuis des années. Il est à l'abandon. J'en arrive à perdre le moral.

          J'en trouve un autre près de Forcalquier, à 1h30mn de voiture. Celui-ci est superbe, très propre et vaste. Il y a une grande cuisine-salle à manger avec 20 places assises. Le grand dortoir est occupé par des lits superposés à 3 niveaux. La salle de douche, toute en mosaïque, est composée de 2 douches et 3 lavabos. Cà ira ! car je suis seul ce soir dans ce gîte. Mon vélo est à l'abri sous un hangar. Je réserve pour après-demain soir. Pendant ces deux journées, ma voiture restera au gîte.

          Je me prépare un dîner rapide à base de produits déshydratés : 2 potages, un poulet parmentier et une banane rescapée de la journée. 

          Mercredi 29 mars 1989 :  Lever à 7h00, Petit déjeuner composé de 2 potages déshydratés et de la dernière banane. Départ à 8h15. Ce matin j'ai froid dans les descentes. Arrêt à Oraison pour un nouveau petit déjeuner. Le parcours est très facile jusqu'à proximité de Brunet, que j'aperçois sur une colline. Les 3 km suivants seront très pentus sur une route étroite et sinueuse, comme il y en a beaucoup dans la région. La dénivellation est de 260 mètres en presque 3 km, soit 9%. Passage sur le 32 x 28 à 8 km/h.

             Je rejoins Moustiers Sainte Marie par la vallée de l'asse. Je fais mon ravitaillement dans la cité de la poterie et de la faïence. Pique-nique, changement de vêtements puis départ pour les gorges du Verdon. Au 100ème kilomètre je passe sur le pont de l'Artuby, d'où les fans du saut à l'élastique se livrent à leur loisir préféré. Chacun son dada. J'aime que mes pieds (ou mes roues de vélo) reposent sur quelque chose de solide !

     

          Le canyon du Verdon offre un site vertigineux. Je croise beaucoup de touristes étrangers. La route de la rive gauche est roulante, bien que les pentes soient parfois importantes. Le 32 x 28 est nécessaire mais je monte souvent sur le 32 x 24. Je quitte cette route fréquentée pour en explorer une autre, toute petite, très discrète, presque cachée, qui m'amène à Trigance.

          Je me rends ensuite à la Palud sur Verdon. L'auberge de jeunesse est spacieuse. Ce soir je suis seul dans un dortoir de 8 places ! A 19h30 on me sert un dîner agréable mais pas assez copieux. J'ai quand même parcouru 135 kilomètres aujourd'hui. Extinction des feux à 22h00.

          Jeudi 30 mars 1989 : Scénario classique : lever à 7h30, petit déjeuner pris à l'auberge de jeunesse et départ à 8h55.

          A Moustiers Sainte Marie je prends un 2ème petit déjeuner. A la sortie de la ville j'ai droit à la 1ère crevaison du voyage, roue arrière. Le parcours est roulant avec quand même quelques bosses sérieuses qui nécessitent l'usage des petits braquets. A 12h30 je suis à Valensole. C'est l'heure du ravitaillement dans une pâtisserie. Le vent est fort. Le temps se rafraîchit et se couvre.

          C'est à Manosque que le soleil fait son apparition. La montée du col de Montfuron est facile, 32 x 24 et 32 x 21. Je rattrape et je lâche 2 cyclosportifs du crû. La fin est rapide sur une chaussée très roulante : 45 x 19 et 45 x 17. J'utilise même le 54 dents. J'arrive trop tôt à Forcalquier (où j'avais laissé ma voiture) et je décide de faire une rallonge par Fontienne. La route, moyennement pentue, est sinueuse, comme il se doit. La végétation est rare sur cette succession de collines dont le sol est une terre blanche presque crayeuse.

          Je retourne au gîte à 17h15. J'ai parcouru 126,5 km. C'est la fin de cette balade itinérante. Je démonte les porte-sacoches. Je range mon vélo dans la voiture. Elle est prête pour rentrer à Angers demain matin.