Vercors - Camargue - Vercors en juillet 2016

          Pour renouer avec les grandes randonnées typiquement cyclos sans contrainte de délai, je me décide, profitant d'un séjour dans le Grésivaudan, à organiser une randonnée mêlant la montagne et la mer. Je choisis de partir du Vercors et de rejoindre, en voyage itinérant, la Méditerrannée. Puis de revenir en faisant une rando "Mer - Montagne" dont le départ est fixé aux Saintes Maries de la mer et l'arrivée à La Chapelle en Vercors, l'une des cinq arrivées possibles, définies par la fédération française de cyclotourisme. Ce retour au point de départ est pratique et indispensable puisque je n'ai pas de voiture suiveuse. La préparation du parcours est longue et laborieuse. En sortant mes sacoches, inutilisées depuis 21 ans, j'y ai retrouvé un ticket de caisse concernant un achat de fruits le 2 août 1995 en Suisse :

          Le 28 juillet 2016 je quitte la Chapelle en Vercors, en milieu de matinée, sous une météo plutôt chaude. Ce village, aujourd'hui très calme, a connu des moments douloureux pendant la dernière guerre mondiale. Les soldats Allemands y ont massacrés un groupe de seize jeunes hommes choisis au hasard.

J'arrive bientôt au tunnel du col de Rousset :

Il y a déjà plusieurs cyclos sur le versant sud. L'un d'eux me prend en photo :

          La descente est facile mais je me suis couvert car la température y est plus fraîche. Le vent est même violent et souffle en rafales. A l'entrée de Chamaloc, sur ma gauche, voici un grand champ de lavande :           Il est proche de midi quand j'entre dans Pontaix, joli village proche du parc naturel des Baronnies Provençal :

Les vacanciers apprécient de pouvoir se rafarîchir dans les eaux peu profondes de la Drôme :

Dans une zone de petites routes, étroites, rugueuses et très pentues, je franchis le col de la grosse pierre, altitude 255 mètres, à la sortie de Charols :

Après la traversée de Montélimar, cité bien connue des amateurs de nougat et des cyclos participants aux 24 heures Vélocio, j'atteins le département du Gard. Depuis le pont de Pont Saint Esprit j'aperçois le prieuré saint Pierre :A la fin de cette première journée de randonnée j'ai parcouru 202 km, accompagné par une chaleur trop forte. Il me faut trouver un endroit calme pour bivouaquer. Ce sera à la sortie de Tavel entre la coopérative viticole et le cimetière :

 

Jeudi 28 juillet 2016.

          Parti à 06h35 par une température déjà élevée, je perds beaucoup de temps autour de Villeneuve les Avignon, coincé entre une grande zone commerciale désertique et la nationale 100, interdite aux cyclistes, qui transporte un flot important et rapide de véhicules motorisés pressés. Je tourne en rond, malgré moi, et après pas mal de kilomètres supplémentaires je me sors de cette situation en réussissant à rejoindre les bords du Rhône par la D2. En fait après mon départ je me suis engagé dans une mauvaise direction et je me suis trouvé dans d'importants travaux de la N100 où mon GPS ne m'a pas aidé puisque j'en suis réduit à économiser le dernier jeu de batteries à ma disposition. Les deux premiers jeux n'ayant fonctionnés que durant quelques heures hier ! 

          Traversée de Tarascon puis d'Arles. Là je suis sous la canicule. Dans une épicerie où j'achète des fruits, on me dit que la température intérieure est de 36°C, donc certainement supérieure à 40°C sur la route totalement dépourvue d'ombre et de points d'eau courante. Mais il faut continuer. Je suis bien content d'arriver aux Saintes Maries de la mer : c'est le point final de mon voyage itinérant et le début de la mer-montagne. Mais j'y suis accueilli, à l'entrée, par le cimetière ! ! On y trouve toujours un point d'eau bien pratique pour les randonneurs. Je m'asperge le visage, les cheveux, les bras et les jambes. Je trempe mon bob et m'en recouvre la tête. Ca coule un peu dans le dos, mais pas longtemps, l'eau s'évapore et je sèche en deux minutes. En repartant je viendrai, à nouveau, m'asperger d'eau fraîche et emplir les bidons !

Les marais abritent des hérons qui apprécient de tremper leurs petites pattes dans l'eau, pendant que le cyclo, sous la canicule, lutte contre le mistral  :

Les longues lignes droites sont bordées de mas dont la plupart ont été transformés en hôtel :

          Je suis bien content d'être sorti de Camargue mais le mistral souffle toujours de face et la température reste élevée. A 19h30 je franchis le col de Dève, court mais pentu, à seulement 85 mètres d'altitude :

          La journée a été très éprouvante, la lutte contre le vent incessante et pourtant je n'ai parcouru que 177 km. Ce soir je me décide à dormir dans un lit car mon état de fatigue morale est alarmant ! Le mas de Valiguière est sur ma route et dispose d'une chambre avec un lit confortable qui m'accueille après la douche :

 

Vendredi 29 juillet 2016.

Le soleil se lève avant Tavel où j'effectue un contrôle à 07h00 :Cette troisième journée sera semblable à la précédente : toujours une forte température et la lutte contre le mistral dans d'interminables lignes droites dénudées, ici le long du canal de Donzère :

au fond la centrale électrique Phénix :Je n'avance pas, j'ai l'impression de n'être que l'ombre de moi-même :

Traversée de Donzère puis je remonte vers le "nord". J'arrive à Montélimar, toujours des hérons les pattes dans l'eau :Je suis cuit, au propre comme au figuré, pourtant je n'ai parcouru que 143 km. Je décide de m'arrêter dormir tout près d'une éolienne, quasiment en haut d'un long faux-plat montant :

Samedi 30 juillet 2016.

A Saillans je fais le plein d'énergie (enfin je l'espère). A l'entrée de Die, à 09h20, je sais qu'il ne me reste que 40 km à parcourir, mais avec la longue montée du col de Rousset. L'approche se fait progressivement :Petite fontaine typique dans Chamaloc :La montée du col est régulière et pas vraiment difficile. Je n'aurai d'ailleurs pas besoin d'utiliser mon plus petit braquet. C'est agréable de voir que les lacets de la route s'accumulent ... derrière moi !

A l'arrivée au tunnel quelques gouttes d'eau tombent. Sur l'autre versant le temps est plus couvert mais la pluie ne se décidera pas à tomber. J'arrive ainsi à La Chapelle en Vercors un peu plus de trois jours après mon départ. Ce matin je n'avais que 83 km à parcourir :